Les familles d'enfants vaccinés avec des lots de Meningitec qui pourraient être défectueux, devraient connaître lors de l'audience du 24 décembre, au TGI de Clermont, le nom des experts pédiatres et toxicologues qui examineront leurs enfants. Deux mamans évoquent leur quotidien et leurs craintes.
L'audience du jeudi 24 décembre devant le Tribunal de Grande Instance de Clermont-Ferrand devrait permettre aux familles d'enfants vaccinés avec des lots de Meningitec peut-être défectueux de connaître le nom des experts pédiatres et toxicologues qui examineront leurs enfants. Ces experts seront désignés dans le cadre de la procédure entamée par 550 familles qui ont assigné en justice le laboratoire cournonnais CSP, distributeur français du vaccin.
La Justice s’est décidée à prêter l’oreille à ces familles qui soupçonnent le vaccin Meningitec d’avoir causé des troubles chez leurs enfants.« Des milliers d’enfants en danger à cause du vaccin Meningitec : ouvrez une cellule de crise ! » réclament les parents sur une pétition, en ligne depuis le mois d'octobre.
DES SYMPTOMES ET UN VACCIN
Deux mamans, Laetitia et Céline, ont accepté de raconter à Valérie Riffard leur quotidien et leurs craintes. Laetitia, explique que sa fille Clara, deux ans et demi, " a commencé à faire de la fièvre, de l'eczéma, d'avoir des vomissements et des maux de ventre régulièrement". Comme de nombreux parents , elle est allée chercher des réponses sur internet :" j'ai lu la description des mêmes symptômes faite par des familles qui ont fait vacciner leurs enfants".
Céline a fait la même démarche et a fait elle aussi le lien avec le vaccin Meningitec : "Mon fils avait de la fièvre et des diarrhées. J'ai découvert par hasard que l''Agence Nationale de Sécurité des Médicaments avait demandé le retrait du marché de lots de vaccins suite à des problèmes de qualité lors de la fabrication . J'ai vérifié les numéros de lots de vaccins concernés et c'était un de ceux utilisés pour mon fils. C'est même moi qui ai appris à mon médecin que des lots avaient été retirés, il n'était pas au courant... Et les médecins continuent à dire qu'il n'y a aucun risque".
Le Meningitec est un vaccin contre la méningite non obligatoire mais fortement conseillé. Le laboratoire cournonnais CSP, distributeur du produit en France, avait donc retiré du marché tous les lots, en septembre 2014, en accord avec l'Agence nationale de sécurité du médicament.
L'AVIS DES EXPERTS ATTENDU
Laetitia poursuit : "J'ai fait faire des analyses de cheveu sur ma fille. On a trouvé de l'arsenic à haute dose, de l'argent, de la créatine". Persuadée que c'est en raison du vaccin, que sa fille présente ses taux excessifs de métaux lourds, Laetitia a décidé, comme de nombreuses familles, de porter l'affaire devant la justice.
Le 6 décembre 2015, l'Agence Nationale du Médicament précisait dans un communiqué que "les investigations menées depuis le rappel des lots du vaccin n'avaient pas mis en évidence de risque pour la santé des personnes".
A la demande de la justice, ces résultats seront vérifiés par des collèges d'experts. A partir du mois de janvier, tous les plaignants seront examinés par les pédiatres et toxicologues qui seront donc nommés le 24 décembre par le TGI de Clermont-Ferrand.
L'affaire du Meningitec en est à ses débuts en France, mais une autre procédure, plus avancée, est en cours en Italie et d'autres devraient suivre en Suisse, au Brésil, en Nouvelle-Zélande et en Australie. L'avocat français des victimes n'hésite pas à qualifier cette affaire de scandale sanitaire.
